Gellert Auckes

[La lettre semble avoir souffert des intempéries, le parchemin gondole à certains endroits et de grosses tâches d'humidité la parsèment, ayant fait couler l'encre de-ci de là. L'écriture semble hésitante, on semble avoir exercé une grande pression sur la plume, formant à la fin de certains mots de petites flaques noires. Cette maladresse semble traduire une certaine difficulté de rédaction de la part de l'auteur, comme si ce dernier avait buté sur quelques termes.]


Nom : Auckes
Prénom : Gellert
Age : 24 Hivers
Race : Humain
Genre : Masculin

    Je me présente, Gellert Auckes, charpentier de formation, du plus loin dont je me souvienne, j'ai toujours habité le Royaume d'Hurlevent, même si selon les dires de mon vieux "père", je serais né dans le Royaume de Lordaeron en l'An 12, ôtant la vie à ma défunte mère lors de l'accouchement, la Lumière la garde. Nous avons tous deux migré dans le Sud alors que je n'étais âgé que de trois hivers, pour rejoindre Hurlevent et participer à la reconstruction de la ville. Le "Vieux" avait pour projet, de me faire suivre ses traces quand j'atteindrais l'âge de biseauter une planche, me vouant à la Charpenterie. [L'Auteur semble avoir pris une pause dans son récit, hésitant sur les mots qui suivront] Vous devez connaître les événements liés à la guilde des Maçons, et la révolte qui en a découlé. Ruiné, mais fidèle, mon père a pris parti de ne pas se joindre aux insurgés, m'arrachant du sein de ma nourrice pour fuir vers les Marches de l'Ouest.

     J'y ai vécu jusqu'à mes vingt Printemps, mon géniteur s'acharnant à m'apprendre à lire, écrire et à compter, je me révélais plus doué dans l'apprentissage de la Charpenterie. Nous avons monté une petite affaire familiale fructueuse jusqu'à ce que la mort n'emporte mon Vieux, suite à une mauvaise chute, lui rompant sec la nuque.

     Accablé de chagrin, je touchais toutefois son maigre héritage, ce qui me permit de continuer à vivre du bois, jusqu'à ce que j'apprenne que notre affaire s'était endettée auprès de Van Cleef et sa bande, à mon détriment. Pour rajouter du beurre dans les épinards, il avait dû s'abaisser à ça...

    J'ai tout perdu, ma chaumière et l'honneur de la famille par-dessus le marché. Suite à cela, s'est enchaînée une vie de dure labeur, travaillant à droite et à gauche en tant que Ratier, Ramoneur ou Saisonnier dans les champs pour gagner mon pain. Kagain, un bon ami et membre de la Milice avec qui j'avais pour habitude de taquiner l'anguille, m'a appris quelques passes à l'épée et à tirer le rapace à l'arc. Sa veuve m'a raconté qu'il était mort dans "l'exercice de ses fonctions", pauvre bougre. [ L'auteur a fait une petite tâche d'encre, semblable à un soleil, se reconcentrant vraisemblablement sur le sujet de la missive ] Une vie de misère jusqu'à aujourd'hui, ou je reconnais en votre compagnie, une véritable aubaine pour moi. J'aspire à plus grandes ambitions que de remuer la merde, la soif d'aventure m'anime, tout autant que l’appât du gain, je ne suis point manchot avec une lame, et sur mon honneur, vous ne serez pas déçus.



                                                                        Mes respects à la Comtesse de Sombrépine,
                                                                                         G. Auckes